Dans le domaine du radiodiagnostic, les rayonnements ionisants sont des rayons X produits à partir d’un tube radiogène qui n’émet ces rayons que lorsqu’il est traversé par un courant électrique.
Le passage des rayons X dans l’organisme provoque des interactions plus ou moins importantes avec celui-ci suivant la quantité de rayonnement reçu. La quantification du rayonnement “absorbé” dans l’organisme est décrite par la notion de dose absorbée.
Le scanographe, la radiologie, la mammographie délivrent des rayonnements ionisants qui sont comptabilisés dans la dose absorbée
Chaque acte médical est pratiqué pour procurer un bénéfice immédiat, ou à plus long terme, sur la santé de la personne qui en bénéficie. Aucun acte médical n’est dénué de risque. C’est la notion de bénéfice / risque.
Le risque éventuel doit être très faible par rapport aux bénéfices apportés par l’acte médical.
Le médecin radiologue, de par sa formation médicale prolongée et spécialisée, vérifie le bénéfice attendu de l’examen afin de ne pas exposer le patient inutilement. A l’instar du médecin qui demande l’examen d’imagerie, il a une obligation légale de justifier chacun des examens qu’il effectue. Il peut décider d’un autre examen que celui demandé s’il l’estime plus pertinent pour le patient.
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La radioprotection est définie comme l’ensemble des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits sur les personnes directement ou indirectement, y compris lors des atteintes portées à l’environnement.
Il s'agit d'une définition large. Pour ce qui concerne le radiodiagnostic, sont utilisés des générateurs de rayons X, qui n'émettent que pendant un temps très bref, et il n'y a pas de problème de persistance de l'exposition ni de contamination de l'environnement.
Sont concernés : les appareils de radiologie conventionnelle ou interventionnelle et le scanner. L'IRM et l'échographie n'utilisent pas de rayons X.
Les rayons X sont donc des émissions de photons (comme la lumière, les ondes radio...) ayant des propriétés ionisantes. Ils peuvent donc avoir des effets sur les cellules, les organes, les organismes exposés.
Schématiquement, deux types d'effets sont possibles :
Il faut souligner que le radiodiagnostic utilise des doses très faibles de rayons X et que dans l'immense majorité des cas il n'y a pas lieu de craindre l'apparition d'effets déterministes. Ainsi la dose à la peau pour une radiographie pulmonaire de face est de l'ordre de 0,2 milligrays (deux dixièmes de millièmes de grays, unité de mesure de l’irradiation), alors que la dose érythème (coup de soleil) est de l'ordre de 5000 mGy. Ceux-ci peuvent cependant être observés dans des procédures particulières, interventionnelles longues et difficiles, cardiaques ou neurologiques par exemple.
Pour les effets aléatoires, ceux-ci ne sont pas connus avec certitude pour deux raisons simples : le faible niveau d'exposition aux rayons X et le délai séparant exposition et apparition du cancer. On connait statistiquement le sur-risque de cancer induit par des expositions de plus de 200 mGy, mais on n'arrive pas à les mettre en évidence pour des expositions plus faibles. On a alors recours à une hypothèse de travail où l'on convient que chaque exposition, si faible soit-elle, comporte un risque proportionnel.
Cette partie des effets biologiques potentiels des rayonnements ionisants justifie pleinement les principes de radioprotection, en particulier pour les patients les plus jeunes.
Il faut bien sûr rapporter ces risques hypothétiques au bénéfice immense que la radiologie permet pour la prise en charge des patients et les diagnostics !
Le personnel, qui n'est pas bénéficiaire de l'examen radiologique, va, également, par principe, minimiser sa propre exposition professionnelle.
On note pour toutes ces étapes la nécessaire collaboration entre les intervenants : médecin demandeur, équipe radiologique avec radiologue et manipulateur.
En conclusion
Les différentes techniques de radiologie / imagerie médicale sont au cœur de la prise en charge des patients, dans des domaines très divers allant de l'urgence au dépistage, en passant par le diagnostic et le suivi en cancérologie et les procédures interventionnelles. Ceci se fait au prix d'un risque très faible dans le cadre des rayonnements ionisants, que les règles de radioprotection permettent de maîtriser et de rendre acceptable.
Dr Emmanuel MUSEUX
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