L’échographie mammaire permet d'obtenir des images de l'intérieur des seins. Quelles sont ses principales indications ? Quelles différences avec une mammographie ? Comment bien s'y préparer ? Réponses du Dr Jean-Philippe Masson, radiologue.
"L'échographie mammaire est un examen d'imagerie médicale réalisé en cas d'anomalie clinique palpable. Elle participe à la détermination de la nature des anomalies palpées à l'examen clinique, ou découvertes lors d’une mammographie", indique le Dr Jean-Philippe Masson, radiologue et président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR).
Comme toutes les échographies, elle repose sur l'utilisation d'un échographe : une sonde émet des ultrasons, qui, lorsqu'ils rencontrent un obstacle, renvoient un écho. Ce signal est alors recueilli et analysé par un système informatique qui retransmet en direct une image sur un écran dédié.
L'échographie mammaire peut être demandée avant ou après une mammographie, pour affiner le diagnostic et mieux visualiser certaines structures. Elle permet en effet d’obtenir des images que la mammographie ne peut pas produire, et qui contribuent à déterminer la nature d’une masse : est-elle liquide ou solide ? Quelle est sa taille exacte ? Etc.
On la privilégie chez la femme enceinte ou allaitante, pour éviter l'exposition aux rayons X. Elle est aussi l’examen de référence chez les adolescentes ou les jeunes femmes qui présentent des tissus très denses.
"Les échographies peuvent être demandées par tout type de médecin (urologues, gynécologues, etc), mais ne nécessitent pas d'ordonnance à proprement parler. Le médecin indique les raisons de l'examen et les antécédents du (ou de la) patient(e) au radiologue dans un courrier. Et c'est ensuite au patient de prendre rendez-vous", précise le Dr Jean-Philippe Masson.
Les échographies mammaires sont le plus souvent réalisées en cabinet de radiologie. "L’hôpital n’assure que 30 % de l’activité radiologique en France", souligne le président de la FNMR.
Cet examen peut être réalisé par un médecin radiologue, un gynécologue ou une sage-femme spécialisés dans l'utilisation d'appareils d'imagerie à ultrasons.
L’échographie mammaire permet d’étudier l’aspect de la glande mammaire et de rechercher d’éventuels kystes, abcès, nodules ou fibromes au niveau des seins. On la pratique :
Cet examen permet aussi de guider le médecin lors d'une biopsie ou d'une ponction d’une lésion au sein. Il s'assure ainsi qu'il prélève au bon endroit.
À noter : l'échographie mammaire ne permet pas de diagnostiquer un cancer. En cas de suspicion, d’autres examens devront être réalisés pour conforter le diagnostic, notamment une biopsie.
Pour garantir le bon déroulement de l'examen, munissez-vous :
L'échographie mammaire ne demande aucune préparation spécifique et peut-être réalisée à n’importe quel moment du cycle chez la femme. Il est toutefois préférable de ne pas appliquer de crème grasse au préalable, et de porter un haut facile à retirer au moment de l'examen.
Les échographies mammaires, comme toutes les échographies, n'utilisent pas de rayons X. Elles ne présentent donc aucune contre-indication, ni aucun danger. "C'est d'ailleurs pour cela qu'elles peuvent être réalisées chez les adolescentes et dans le cadre d'un suivi de grossesse", précise le radiologue.
Une fois dans la salle d'examen, le ou la patient(e) s'allonge sur le dos, torse nu. Le médecin commence par palper les seins pour repérer la (ou les) masse(s) à inspecter. Il applique ensuite un gel spécifique sur la poitrine, pour permettre un meilleur contact entre la peau et la sonde d’échographie. Il positionne ensuite la sonde contre le sein et l’oriente dans différentes directions pour inspecter l'intégralité du tissu mammaire (chaque sein est systématiquement examiné). Après l'examen, il est possible de reprendre ses activités normalement, puisqu’aucun effet secondaire n'est associé à l’échographie mammaire.
L'échographie mammaire ne dure qu'une dizaine de minutes. Elle peut prendre un peu plus de temps si des prélèvements sont effectués en même temps.
Cet examen est totalement indolore. Au moindre signe de gêne ou d'inconfort, prévenez le médecin, qui prendra les précautions nécessaires.
Les résultats sont normalement disponibles dans l'immédiat. L’interprétation se fait en temps réel : le radiologue commente les images pendant qu'il passe la sonde et délivre un compte-rendu qu'il remet au patient afin qu'il les fasse suivre à son médecin. Ce compte-rendu est généralement accompagné de "captures d'écran", enregistrées durant l'examen. S’il y a eu des prélèvements, le diagnostic final sera dressé par le professionnel qui a recommandé l'échographie.
Source : Santé Magazine
Manon Duran, Journaliste
Expert : Dr Jean-Philippe Masson, radiologue et président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR)